Par Mark Reusser et Drew Spoelstra, vice-présidents, Fédération d’agriculture de l’Ontario
L’Ontario possède un paysage pittoresque et varié, avec ses collines vallonnées, ses rivages, ses terres agricoles, son horizon sans fin et bien plus encore. Il nous est d’autant plus facile en été de sortir et profiter de tous ce que les grands espaces ont à nous offrir. Il y a une multitude de magnifiques sites à découvrir et d’activité à pratiquer.
Que vous preniez une photo d’un beau tournesol, d’un champ de colza ou que vous rouliez en VTT sur un chemin de campagne, il est important d’être attentif à votre entourage et à qui appartient la propriété sur laquelle vous entrez. Bien que les terres cultivées puissent sembler dégagées et inoccupées, il s’agit de propriétés privées sur lesquelles entrer sans permission est considéré comme une violation. La Fédération d’agriculture de l’Ontario (FAO) souhaite rappeler aux Ontariens que les agriculteurs travaillent d’arrache-pied pour entretenir ce paysage, y exploiter des cultures et y élever le bétail destiné à nourrir le monde. Il est important de respecter ces procédés et d’éviter de perturber la croissance des cultures ou du bétail aux dépens des agriculteurs. Le risque étant accru en été, la violation d’une propriété privée est une inquiétude constante pour les agriculteurs de l’Ontario.
Plusieurs incidents de la sorte ont récemment eu lieu à travers la province, certains cas impliquant des autoportraits dans des champs de colza du Comté de Dufferin affichées sur les réseaux sociaux. D’une part, les voyageurs et touristes saisissent ainsi la beauté et l’essence d’un champ de colza en pleine campagne pour les partager sur leur compte Instagram. En revanche, le stress de l’agriculteur est accru lorsque des visiteurs entrent sur sa propriété, endommagent possiblement les cultures et engagent sa responsabilité si un accident devait se produire lors d’une prise de photo. Dans la récente situation du Comté de Dufferin, les dommages-intérêts ont été évalués à 2000 $ et devront probablement être payés directement par l’agriculteur. Il s’agit d’une somme importante à payer de sa poche. Dans la région de Niagara, les intrus sont allés jusqu’à relâcher le bétail d’une étable. Le bétail errant sur les routes constitue non seulement un risque pour la population, mais également un risque pour la biosécurité et le bien-être des animaux. Des rapports supplémentaires apparaissent tous les jours sur les réseaux sociaux. Par conséquent, la police provinciale de l’Ontario (OPP) a affiché sur Twitter : « Entrer dans un champ pour prendre une photo parfaite ne constitue PAS un droit ».
L’impact d’une violation de propriété sur les agriculteurs et leur entreprise a des conséquences bien plus importantes qu’il n’est intentionné par les intrus. Cela ne rend toutefois pas la situation acceptable. La violation de propriété peut avoir de lourdes conséquences mentales et financières. Aux facteurs de stress existants que sont les conditions météorologiques, l’émergence de maladies et les pannes d’équipement, s’ajoute l’angoisse que les animaux ou les cultures ne soient pas en sécurité malgré les indications de terres cultivées et de propriété privée. Pour mettre les choses en perspective, cette situation se compare à celle d’un groupe d’étrangers entrant dans un jardin privé pour le contempler ou contempler vos parterres de fleurs. La présence d’étrangers dans une zone privée dont l’accès leur est interdit est un facteur de trouble et d’anxiété. Dans certains cas, la grange ou le champ dans lequel ces personnes ont pénétré sans autorisation est adjacent à la résidence de l’agriculteur et de sa famille. Si aucune invitation à y entrer n’a été adressée, il n’est pas permis de supposer que cela est autorisé.
La violation de propriété peut aussi avoir de sévères conséquences financières en raison des dommages causés aux cultures, à la santé des animaux ou aux clôtures servant à la protection des champs et du bétail. Selon la loi, un champ est considéré comme une propriété privée même en l’absence d’une signalisation généralement ignorée par les personnes à la recherche de la photo parfaite. Un contact avec les cultures ou le bétail augmente les risques de biosécurité et met ainsi en danger leur santé. De même, avoir été en contact avec une espèce malade avant de s’approcher d’un champ sain ou de bétail en bonne santé peut exposer la totalité du troupeau et menacer sa viabilité, surtout lorsque les risques sanitaires sont élevés.
Une violation de propriété peut très rapidement devenir une situation très dangereuse si vous n’êtes pas attentif à votre entourage, surtout dans une ferme. Après l’épandage de pesticides, vous devez attendre un certain temps avant de vous rendre à nouveau dans le champ, et cela pour votre sécurité. Les étrangers qui y pénètrent n’ont pas connaissance de ce délai d’attente sans consulter au préalable l’agriculteur. De plus, un taureau peut se trouver parmi le bétail, ce qui constitue un grave danger de piétinement.
Les amendes et pénalités encourues en cas de violation de propriété peuvent être imposées par les autorités selon la Loi sur l’entrée sans autorisation ou la Loi de 2020 sur la protection contre l’entrée sans autorisation et sur la protection de la salubrité des aliments.
Nous, agriculteurs, sommes ravis de partager la beauté de nos fermes et du secteur agricole avec tous, mais nous vous prions d’être respectueux et de profiter des paysages pittoresques à distance. Il est important de garder en mémoire que ce qui semble être une belle photo peut causer de graves dégâts et avoir de lourdes conséquences pour l’agriculteur et le photographe. Les agriculteurs travaillent dur pour produire la nourriture, les fibres textiles et le carburant nécessaires à tous les Ontariens et il est important de ne pas perdre de vue cet objectif.
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Tyler Brooks
Directeur des communications et des relations avec les intervenants
Fédération de l’agriculture de l’Ontario
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