Par Peggy Brekveld, présidente, Fédération de l’agriculture de l’Ontario
Voilà revenue la période de déclaration des revenus et de tenue des livres. Pour le gouvernement de l’Ontario, l’heure est plutôt à la planification du prochain budget provincial. Ce processus comprend notamment la tenue de diverses consultations en vue de connaître les besoins des Ontariens et d’obtenir les commentaires de différents groupes et secteurs de l’économie sur les priorités et les modalités d’allocation des fonds du budget.
En tant que présidente de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario (FAO), j’ai eu l’occasion de témoigner devant le Comité permanent des finances et des affaires économiques plus tôt ce mois-ci au nom des 38 000 entreprises agricoles que notre organisation représente partout dans la province.
La puissance économique de notre secteur n’est plus à démontrer. Nous produisons plus de 200 produits agricoles, alimentaires et floraux différents, nous employons près de 750 000 personnes et nous injectons chaque année plus de 47 milliards de dollars dans l’économie provinciale. La grande majorité de nos activités se déroulent dans les régions rurales de la province, ce qui nous offre une perspective ainsi que des possibilités et des défis uniques.
Par ailleurs, l’automne dernier, la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, Lisa Thompson, a annoncé la stratégie Cultiver l’Ontario, appelant notre secteur à accroître la production et la consommation d’aliments cultivés et préparés en Ontario ainsi qu’à augmenter ses exportations agroalimentaires annuelles.
Le secteur agroalimentaire représente un actif important pour l’Ontario, qu’il est possible d’optimiser au moyen d’investissements stratégiques. Autrement dit, nous sommes prêts à relever le défi, mais nous avons besoin d’un soutien du gouvernement provincial dans certains domaines clés pour y parvenir.
Parmi ces domaines clés figurent les infrastructures physiques et sociales, un sujet récurrent dans le budget.
Dans les régions rurales de l’Ontario, les besoins d’investissement les plus importants concernent l’entretien des routes rurales, des ponts et des réseaux d’évacuation, l’expansion d’un réseau Internet à large bande fiable et abordable, la mise à niveau et l’amélioration du réseau énergétique rural pour garantir l’accès à une énergie abordable, ainsi que l’expansion des infrastructures sociales, comme les écoles et les services de soins de santé locaux. Il s’agit-là d’éléments essentiels pour attirer et garder les gens et les entreprises dans nos collectivités rurales.
D’une part, nous saluons l’engagement du gouvernement provincial à assurer une couverture Internet à 100 % en Ontario d’ici 2025 et les investissements réalisés en continu en vue d’atteindre cet objectif. D’autre part, nous encourageons le gouvernement à poursuivre l’expansion du réseau de gaz naturel dans les collectivités rurales, nordiques et éloignées de l’Ontario afin que tous les résidents aient accès à une énergie abordable et fiable.
L’un des plus grands investissements réalisés au cours de la dernière année est l’Initiative pour le bien-être des agriculteurs-trices. Ce programme de soutien en santé mentale conçu spécialement pour les agriculteurs, les agricultrices et leur famille a une incidence positive sur la vie de nombreuses personnes. Nous souhaitons voir le gouvernement poursuivre cet investissement et pensons qu’il serait bénéfique pour tous de l’étendre aux employés agricoles.
Au-delà de ces mesures, nous recommandons la mise en œuvre d’une stratégie robuste et permanente visant à remédier aux pénuries de ressources humaines dans le secteur des soins de santé. L’Ontario doit tirer parti des innovations en matière de technologie et de santé, soutenir la prochaine génération de professionnels de la santé et continuer à remédier aux pénuries immédiates de main-d’œuvre, y compris au moyen d’approches novatrices en matière de champ d’exercice et de soins aux patients.
L’un des plus grands enjeux dans le secteur de l’agriculture actuellement est la grave pénurie de vétérinaires – en particulier de vétérinaires spécialisés en grands animaux – dans les régions rurales et du Nord de l’Ontario. Le gouvernement provincial a déjà consenti des investissements positifs pour remédier à ce problème, et nous encourageons le maintien du soutien au programme collaboratif de doctorat en médecine vétérinaire en pratique communautaire rurale et nordique, à l’Initiative pour l’innovation en matière de services vétérinaires aux éleveurs de bétail et au Programme d’aide à la prestation des services vétérinaires. La prestation d’incitatifs financiers aux étudiants et aux praticiens en médecine vétérinaire qui exercent dans les régions rurales et éloignées et de mesures de soutien financier aux cliniques vétérinaires s’avérerait également utile et contribuerait à alléger le problème.
Le secteur agroalimentaire fait désormais face à des niveaux de risques et d’incertitudes sans précédent : inflation, perturbations commerciales, perturbations de la chaîne d’approvisionnement, défis liés à la pandémie, phénomènes météorologiques extrêmes. Le Programme de gestion des risques est un programme d’assurance à frais partagés entre le gouvernement et le secteur. Un investissement annuel de 100 millions de dollars supplémentaires pour faire passer le financement du programme à 250 millions de dollars aiderait les agriculteurs à gérer ces risques, à renforcer la sécurité alimentaire et à soutenir la croissance du secteur.
Pour terminer, diverses initiatives de soutien au secteur ne dépendent pas de l’injection de nouveaux fonds provinciaux. Nous nous réjouissons de constater que le gouvernement reconnaît les avantages économiques liés à l’augmentation de la consommation d’aliments cultivés et préparés en Ontario, et nous sommes convaincus qu’il existe un immense potentiel à exploiter dans ce domaine. Pour le gouvernement provincial et le secteur public élargi, la mise en œuvre d’une politique d’achat de 10 % de produits alimentaires de l’Ontario n’aurait aucune incidence sur le budget, mais générerait des retombées économiques considérables dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Ce sont des investissements comme ceux-là qui favoriseront la prospérité de l’Ontario et assureront l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation.
Pour consulter le mémoire présenté dans le cadre des consultations prébudgétaires et en savoir plus sur nos priorités et nos recommandations pour le secteur agricole de l’Ontario, cliquez ici.
Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec :
Tyler Brooks
Directeur des communications et des relations avec les intervenants
Fédération de l’agriculture de l’Ontario
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